Eloge de l’esquive Olivier Guez – 2014

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Le dribble n’est pas né par hasard au Brésil. Les premiers joueurs noirs ont commencé à dribbler pour éviter les contacts avec les défenseurs blancs et éviter de se faire rosser sur la pelouse et à la fin des matchs. Il s’est développé sur les plages et les terrains vagues, avec une pelote de chaussettes ou une petite balle en caoutchouc. C’est un mouvement de hanche, similaire à celui des danseurs de Samba et des lutteurs de Capoeira, ludique, acrobatique, marque des plus grands solistes. « Audace et joie » – la devise de Neymar. Le football est sublime, puéril, et s’il suscite tant d’émotions, il le doit au dribble brésilien : un art libre, joyeux, passionné, habité par les mots.

L'avis de Philippe Gargov

Notice à venir. Pour patienter, lire le commentaire de Christophe Zemmour publié sur les Cahiers du football :

« Le football brésilien trouve ses racines dans l’évitement, la danse du corps, il est un jeu de contrepieds, distrait, spontané, libre et désobéissant, sans être insolent, arrogant ou irrespectueux. C’est l’image du malandro, séducteur et anti-conformiste sensuel, qui est en filigrane et qui caractérise notamment Garrincha, l’amant obsédé au sexe de vingt-cinq centimètres, l’homme détruit par la maladie et l’alcool, l’insaisissable joueur aux jambes tordues.

[…] Éloge de l’esquive remet ainsi constamment et habilement son propos dans le contexte, rappelant les hésitations de la société brésilienne au sujet de l’intégration des Noirs et de la question de l’eugénisme, si prégnante dans les années 30 notamment. Cette savoureuse ode transcende le football avec ses références musicales et littéraires. […] L’auteur use de métaphores et d’une plume élégante qui alterne entre phrases courtes nominales et tirades à virgules, et cale son tempo sur les déhanchés de ces footeux de génie. Un plaisir de lecture et un amour assumé, dignes des gestes techniques et des footballeurs dont il fait l’éloge. »

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