Une histoire populaire du football Mickaël Correia – 2018

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De l’Angleterre à la Palestine, de l’Allemagne au Mexique, du Brésil à l’Égypte, de la France à l’Afrique du Sud, ce livre raconte une autre histoire du ballon rond, depuis ses origines jusqu’à nos jours. Le football ne se résume pas au foot-business : depuis plus d’un siècle, il a été un puissant instrument d’émancipation pour les ouvriers, les féministes, les militants anticolonialistes, les jeunes des quartiers populaires et les contestataires du monde entier. En proposant une histoire « par en bas », en s’attachant à donner la parole à tous les protagonistes de cette épopée, Mickaël Correia rappelle que le football peut être aussi généreux que subversif.

L'avis de Baptiste Foriel

Ce livre se veut une histoire « par le bas », comme il est parfois le cas dans les sciences sociales, démarche aussi intéressante que réussie ici. L’auteur s’attache à mettre en lumière le poids du monde ouvrier dans l’histoire de ce sport aujourd’hui ultra-capitaliste et globalisé, et plus généralement faire le lien avec les mouvements militants et politiques du siècle passé à aujourd’hui. En explorant les origines du football, ses à-côtés ou ses versants méconnus, Correia prend la pleine mesure de l’objet social et culturel qu’est le football pour nous offrir un livre riche, qui fait honneur à la dimension populaire du plus grand sport du monde.

En complément, un extrait de l’ouvrage à déguster sur le site de la revue Jef Klak, à laquelle Mickaël Correia contribue :

Si les premières traces du jeu de football se révèlent par le truchement de son interdiction, c’est à partir de la deuxième moitié du XVe siècle, sous le règne d’Henri VI d’Angleterre, qu’on le décrit en tant qu’activité ludique, toujours entachée d’une réputation des plus détestables :

« Certains nomment jeu de football le jeu qui les réunit pour se récréer ensemble. Dans le jeu rural, les jeunes gens poussent une balle énorme, non pas en la lançant en l’air, mais en la cognant violemment et en la faisant rouler sur le sol, et cela non pas à la main, mais au pied. C’est un jeu, dis-je, assez abominable, et, à mon avis au moins, plus vulgaire, plus indigne et plus méprisable que tout autre sorte de jeu, un jeu se terminant rarement sans quelque perte, accident ou préjudice pour les joueurs eux-mêmes »

Souvent pratiqué le Mardi gras jusqu’à la fin du Moyen Âge, le calendrier du jeu semble essentiellement reposer sur celui des fêtes chrétiennes. En 1698, l’écrivain français François Maximilien Misson, dans ses Mémoires et observations faites par un voyageur en Angleterre, évoque quant à lui le football en des termes plus avenants : 

« En hiver, le football est un exercice utile et charmant. C’est un ballon de cuir gros comme la tête et rempli de vent. Cela se ballotte avec le pied dans les rues par celui qui le peut attraper ; il n’y a point d’autre science.  »

« Et le football fut : une préhistoire du ballon rond« , Mickaël Correia, 28 février 2018

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