Ultras, les autres protagonistes du football Sébastien Louis – 2017

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C’est au tournant des années 1960 et 1970 qu’apparaissent dans les stades d’Italie des banderoles aux dénominations singulières : Commandos, Fossa, Ultras ou encore Brigate. Derrières celles-ci se regroupent des adolescents qui soutiennent activement leurs équipes respectives. Les ultras, des supporters jusqu’au-boutiste, s’approprient un espace, créent des normes, se façonnent un rôle. Les tribunes qu’ils occupent sont le lieu de véritables spectacles colorés qui se déroulent en concomitance de l’évènement sportif. […] Cinquante ans après ses débuts, cette culture perpétue et renouvelle son succès auprès des supporters du monde entier. Les formes de sociabilité et les valeurs que le modèle ultras propose restent toujours sollicitées grâce à sa créativité, à son autonomie, à son rejet de la commercialisation du football et à sa critique de la répression étatique.

L'avis de Philippe Gargov

Critique à venir. Pour patienter, lire cet entretien de l’auteur publiée dans Libération :

« Dans les années 60-70, dans une société conservatrice et sclérosée, les jeunes s’inscrivent dans un mouvement de révolte. Ce sera un échec, mais ils y réussiront dans deux endroits : les centres sociaux autogérés et les virages des stades. Les ultras vont organiser leur société du dimanche avec leurs propres normes et propres codes, des «zones autonomes temporaires» selon le concept de Hakim Bey. Lors des années 80-90, le dimanche après-midi, les tribunes appartiennent aux ultras. Une fois que vous y êtes, vous pouvez faire ce que vous voulez : prendre de la drogue, apporter des armes, vous battre, exhiber des banderoles avec des messages douteux… Ce sont les ultras qui dirigent. Le but, c’est d’exister, de ne pas être comme tout le monde, d’en finir avec la banalité du quotidien. Et les ultras vont transmettre ce message aux générations futures. Ce sont des acteurs, et non des spectateurs. »

«Les ultras sont les syndicalistes d’un football populaire»,
entretien réalisé par Damien Dole, décembre 2017

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