44 jours : The Damned United David Peace – 2010

Catégorie : , Tags : , , ,

Qu’on aime le foot ou pas, on lit d’une traite cette saga palpitante, riche en rebondissements, qui retrace l’ascension et la chute d’un homme hors du commun, tourmenté, complexe, parfois odieux, toujours sincère et attachant. Plus brillant et inspiré que jamais, David Peace nous convie à la rencontre explosive de l’épopée, de la tragédie et du mélo, à travers l’une des icônes les plus flamboyantes du football anglais, qui se révèle un formidable personnage romanesque.

L'avis de Baptiste Foriel

De tous les romans de football, voire de sport en général, The Damned United est certainement l’un des plus célèbres, et sans nul doute l’un des plus réussi. Adapté avec succès au cinéma par Tom Hopper, ce court mais percutant récit s’avère aussi soyeux qu’une lucarne (ou qu’un tacle-deux-pieds-décollés, chacun son école). Derby County, Leeds United, Nottingham Forrest…: ces noms, quelque peu tombés dans l’oubli aujourd’hui, racontent pourtant tout un pan du football anglais et européen à l’orée des années 70, et c’est aussi ça que nous raconte David Peace en faisant la chronique de ces 44 tumultueuses journées.

Grand romancier anglais qui s’est révélé en maître du polar froid et brumeux, Peace retrace ici le passage éphémère de Brian Clough à la tête de Leeds United ; un échec cuisant pour le jeune entraîneur, mais un véritable révélateur des maux du football britannique à l’époque. De par le personnage presque anachronique de Brian Clough, son duel avec son nemesis Don Revie, sa relation avec son fidèle adjoint et ami Peter Taylor, pour le tableau du football anglais, 44 jours est un indispensable à toute bibliothèque sportive qui se respecte.

Pour aller plus loin, lire la critique de Cyril Cossardeaux sur culturopoing.com :

« En même temps qu’un formidable morceau de littérature, 44 jours est un incontournable pour qui s’intéresse au football, qui révèle que la pratique des débauchages sauvages de joueurs est très loin d’avoir attendu l’arrêt Bosman pour se généraliser et, surtout, documente les rapports qui peuvent se nouer entre un entraîneur, ses joueurs et ses dirigeants. Et fait comprendre à quel point, dans un club de foot comme probablement dans n’importe quelle entreprises ou organisation humaine, on ne peut pas manager contre ses « troupes ». Ou en tout cas pas longtemps. Dans le cas de Brian Clough, pas plus de quarante-quatre jours… »