Nombreuses sont les analogies possibles entre les échecs et le football : combien de fois n’a-t-on pas lu que tel entraîneur développait des stratégies dignes des plus grands maîtres, ou que tel match âprement disputé rappelait les heures glorieuses des confrontations Karpov vs. Kasparov ? C’est en partant de ce postulat qu’Adam Wells a construit son ouvrage, léger (moins de 200 pages) et accessible (en se basant sur des études de cas précises, relatées sur une double-page). Le livre procède ainsi par analogie, en comparant diverses situations aux échecs (les ouvertures, le contrôle du milieu du plateau, l’utilisation des diagonales par le fou, etc.) et des situations similaires au football (l’animation des couloirs, le positionnement d’un n°6, le rôle des transversales, etc.).

Si l’idée est évidemment passionnante, le résultat final reste somme toute assez simpliste, pour les plus échéphiles autant que pour les plus footeux. C’est là le principal défaut de ce petit ouvrage, dont on aurait aimé qu’il approfondisse son sujet, quitte à devenir trop complexe pour les néophytes. Mais cela en fait aussi sa principale qualité : en restant accessible, le livre peut avoir vocation à initier les amateurs d’un des deux sports qui souhaiteraient découvrir leur homologue : les footeux seront par exemple en terrain connu, les matchs de référence étant piochés dans nos classiques, et pourront ainsi se frotter facilement aux bases des échecs et de leurs arcanes. Un bel ouvroir d’analogies pour aborder ces deux jeux, donc, plutôt qu’un manuel de tactique pour footeux expérimentés.